dimanche 6 février 2011

Actualité de la censure en France

Depuis 2006, le 3 Mars est devenue la journée mondiale de la liberté de la musique. Elle est organisée chaque année par Freemuse, l'association la plus importante contre la censure musicale à travers le monde. Le 3 mars est aussi la date à laquelle cette organisation a créée, depuis 2008, le Freemuse Award. Ce prix récompense les artistes ayant “travaillé pour la liberté d’expression musicale d’une manière extraordinaire”. Le gagnant de la première édition fut Tiken Jah Fakoly


-06/2010: Les organisateurs du Hellfest, festival de musique métal, ont reçus des lettres de menaces de la part d'hommes politiques et de chefs religieux. Ils seront accusés de satanismes et d'appel à la haine. Mais aucun concert ne sera annulé, notamment grâce au soutien du ministre de la culture.

- 26/06/05 : Le chanteur jamaïcain Capleton a été interdit de concert au Zenith de Paris car il refusait de ne pas jouer ses chansons considérées comme homophobes.

- 27/10/05 : Les groupes de rap français La Rumeur, 113 et Monsieur R sont accusés d'attiser les émeutes dans les banlieues. François Grosdidier, député et membre du parlement demande une interdiction de leur publication et diffusion (Il déclarera avoir du soutient parmi les membres du parlement). Le procès n'aboutira pas car le tribunal ne trouvera pas de preuves suffisantes pour les inculper ou censurer leur musique.




La législation française et la censure musicale

   Les musiciens sont protégés par la DDHC (Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen)
Article 19 :"Tout individu a droit à la liberté d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyens que ce soit."
Les artistes possèdent donc la liberté de:
   -jouer dans les lieux publics ou privées,
   -donner des concerts,
   -sortir des CD's.

   La censure d'un artiste ne peut pas être appliqué par seul cause de ses paroles.

   Le troisième paragraphe de l'Article 19 de la Convention des Nations Unies sur les Droits Civils et Politiques met cependant certaines limites à la liberté d'expression:
a) Au respect des droits ou de la réputation d'autrui;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l'ordre public, de la santé ou de la moralité publique.
   Les artistes incitant à la haine raciale ou religieuse et à l'incitation à la guerre seront eux aussi censurés par la loi comme le rappelle Convention des Nations Unies sur les Droits Civils et Politiques
Article 20: 1)Toutes propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi.
                 2)Tout appel à la haine national, raciale ou religieuse qui constitue une incitation  à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence est interdit par la loi.
   
   Un membre du gouvernement ne peut donc pas interdire lui-même une musique ou un groupe promulguant des idées politique (sociale ou économique) différentes des siennes comme cela s'est fait pour Tiken Jah Fakoly (chanteur reggae). 

Le droit à la participation de la vie culturelle

   Il n'y a pas de véritable loi interdisant le droit à la participation à la vie culturelle puisque la musique n'est pas considérée que comme un moyen d'expression mais aussi comme une activité culturelle.
   Extrait de l'Article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme:
"Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent."

   Même le simple accès au jeu d'un instrument de musique doit être regardé en conséquence comme un droit propre à l'homme.

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